Ontario Basketball braque les projecteurs sur des femmes de talent afin d’offrir des modèles aux jeunes filles

Le défi 

Dans un sport à prédominance masculine comme le basketball, Lindsay Walsh, directrice principale du développement du basketball d’Ontario Basketball, explique que les femmes abandonnent le sport pour de multiples raisons.  Dans les cas les plus extrêmes, l’environnement en soi peut favoriser l’exclusion.  À titre d’ancienne athlète, d’entraîneure et d’officielle, Lindsay Walsh l’a personnellement constaté.  En tant qu’arbitre, elle mentionne avoir fait l’objet de commentaires inappropriés de la part de parents et d’entraîneurs.  Au basketball, les femmes ne représentent qu’environ 10 p. 100 du personnel entraîneur et, depuis 2003, le nombre d’entraîneures est resté relativement bas en Ontario. Pour chaque femme qui occupe un poste d’entraîneure, on compte trois hommes, et la proportion est la même parmi les participants.  Bien que de plus en plus de garçons pratiquent le basketball, les taux de participation stagnent chez les filles.  C’est pourquoi Lindsay Walsh estime qu’il est essentiel que le moins de filles possible abandonnent le sport et, dans cette optique, les filles et les femmes doivent mieux comprendre les nombreuses avenues qui s’offrent à elles lorsqu’elles cessent de jouer. 

La solution offerte par le Fonds WISE 

En 2015, l’Ontario Basketball Association a organisé un symposium à l’intention des filles qui fréquentaient l’école secondaire. Cinquante d’entre elles ont eu la possibilité d’apprendre auprès de femmes de talent occupant divers postes de leadership dans le domaine du basketball.   Parmi les conférencières invitées, on comptait Carly Clarke, entraîneure en chef de l’équipe de basketball féminin de l’Université Ryerson qui œuvrait également comme entraîneure adjointe de l’équipe nationale féminine du Canada, Michelle Bell, thérapeute en sport principale à l’Université Ryerson, Michelle O’keefe, qui était alors présidente et chef de la direction de Canada Basketball, ainsi que Leisa Washington, première femme agente de joueuses de la WNBA au Canada.   

Ontario Basketball a présenté l’événement en partenariat avec l’équipe de basketball féminin de l’Université Ryerson et Lady Ballers, un organisme qui propose des camps d’été et d’autres activités aux jeunes issus de collectivités urbaines marginalisées de la région du Grand Toronto.  Grâce à la bourse du Fonds WISE, 50 élèves du secondaire ont pu assister au symposium; 25 d’entre elles participaient aux programmes de Lady Ballers. 

Les résultats 

Les jeunes élèves du secondaire ont rencontré des chefs de file de l’industrie qui ont partagé leurs histoires et leurs défis et parlé des possibilités qui pouvaient être saisies. « Les filles nous ont dit à quel point il était important de se trouver en présence de leurs pairs et d’entendre le récit de femmes qui jouent un rôle de premier plan dans l’industrie, mentionne Lindsay Walsh, d’Ontario Basketball.  Il est essentiel que ces jeunes athlètes poursuivent leur parcours dans le sport afin que les femmes soient adéquatement représentées parmi les entraîneurs, les officiels et les administrateurs.  Sinon, elles vont continuer d’abandonner. »  Après le symposium, une des jeunes participantes a reçu de l’aide afin de décrocher une certification en entraînement de niveau supérieur, tandis qu’une autre a bénéficié de soutien pour obtenir sa certification d’officielle. 

Les leçons 

Lindsay Walsh explique qu’une des principales leçons que les organisations peuvent tirer de cette expérience est que ce type d’événement ne doit pas être présenté qu’une seule fois.  Elle mentionne que le symposium a fait ressortir un besoin bien particulier : les filles et les femmes doivent faire partie d’un réseau réunissant des femmes qui comprennent les réalités du milieu et qui sont prêtes à se soutenir les unes les autres. Cela leur permet de réaliser qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent demander de l’aide aux membres de leur réseau.  « Si vous ne sentez pas que vous avez l’appui de l’organisation et que vous n’avez pas accès à du mentorat, les expériences que vous vivez au sein de cet environnement vous pousseront à abandonner. » 

Dans l’avenir, Lindsay Walsh souhaite se pencher sur l’environnement global de son sport afin d’établir s’il est possible de le rendre moins compétitif. Elle estime que l’importance accordée à la compétition peut mener de nombreuses filles à abandonner le basketball.  « L’environnement compétitif convient probablement à 20 p. 100 des filles, qui sont motivées et qui veulent faire de la compétition. Cependant, nous perdons peut-être les 80 p. 100 restants car elles trouvent que cet environnement est trop stressant et elles n’ont pas de plaisir. » 

Lindsay Walsh indique que le symposium a contribué à sensibiliser Ontario Basketball aux situations qui perdurent et auxquelles il faut remédier en ce qui concerne la participation des filles et des femmes.   L’organisation travaille depuis sur différentes initiatives en étroite collaboration avec Femmes et sport au Canada.  

Les histoires 

Rachel Ajibolade  

Rachel Ajibolade, une des participantes issues du groupe Lady Ballers, était en 10e année à l’époque.  Elle avait commencé à jouer au basketball en 4e année, mais elle n’aurait jamais cru que ce sport offrait autant de perspectives de carrière. 

« C’était fantastique de voir toutes ces femmes exceptionnelles qui ont du succès dans leur carrière, mentionne Rachel Ajibolade. J’ai découvert des horizons qui m’étaient inconnus jusqu’alors. » 

Le symposium lui a laissé un souvenir indélébile même si elle y a assisté il y a cinq ans. 

« Moi et les filles qui m’accompagnaient avons vécu une expérience déterminante lors du symposium.  Nous avons découvert des outils pour nous affirmer sur le plan du sport et du leadership. Je crois qu’il est très important d’encourager les filles et les jeunes femmes à participer à ce genre d’événements. » 

Après avoir discuté avec la thérapeute en sport principale de l’Université Ryerson, Rachel Ajibolade a constaté qu’elle s’intéressait vivement aux blessures sportives et qu’elle s’imaginait fort bien travailler un jour dans ce domaine. 

Elle explique que le symposium a été un événement marquant pour elle parce qu’il lui a permis de découvrir l’Université Ryerson et d’éventuellement arrêter son choix sur les soins de santé.  Elle poursuit actuellement sa deuxième année d’études en soins infirmiers à l’Université Ryerson et elle espère obtenir une certification en traitement des blessures sportives lorsqu’elle sera diplômée.  Elle continue en outre d’évoluer au sein du groupe Lady Ballers à titre d’entraîneure.